Sous l'impulsion de Lucien Morisse, emblématique directeur d'Europe 1, Daniel Filipacchi et Franck Ténot, jeunes journalistes passionnés de jazz et de rock, décident six mois après l'arrivée au pouvoir de De Gaulle de bouleverser le paysage radiophonique: leur émission ne s'adresse qu'aux jeunes en diffusant les premiers tubes rock et yéyé chaque jour en fin d'après-midi pendant deux heures entrecoupées d'interviews.
 générique SLC
Le succès est immédiat: la génération transistor, en quête de liberté et d'idoles, se délecte de ce ton révolutionnaire qui leur ressemble. On se tutoie à l'antenne, on ne se dit pas "bonjour" mais "salut". Tour à tour, Richard Anthony, Franck Alamo, Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Sylvie Vartan, Jacques Dutronc, Sheila, les Rolling Stones, Françoise Hardy, France Gall, Michel Polnareff, les Beatles ou Claude François deviennent le "chouchou de la semaine", titre envié qui garantit la vente d'un million de disques. Très vite, Filipacchi et Ténot, aidés de deux jeunes photographes talentueux Jean-Marie Périer et Tony Franck, lancent dans les kiosques un magazine éponyme, bientôt doté du diminutif "SLC". Objectif: proposer un Paris-Match pour jeunes. A son apogée, le titre dépasse le million d'exemplaires. Tournées et concerts labellisés s'enchaînent. Le 23 juin 1963, place de la Nation, Salut les Copains galvanise 200.000 jeunes venus applaudir Richard Anthony, Johnny Hallyday, Danyel Gérard, Sylvie Vartan et Dick Rivers. La polémique entre "yéyés" et "croulants" fait rage dès le lendemain. Des incidents se sont produits et une partie de la presse s'émeut de cette jeunesse "sous mauvaise influence". Daniel Filipacchi répond: "aucune formation politique n'a jamais réussi à mobiliser une telle armée de moins de 20 ans. Voilà pourquoi nous sommes attaqués !".
 
Pour Fabien Lecoeuvre, spécialiste des années yéyé, l'aventure Salut les Copains, immortalisée par la mythique photo de Jean-Marie Périer réunissant en 1966 toutes les idoles du moment, "a amorcé et accompagné la révolution de la société française en permettant à la jeunesse d'être représentée pour la première fois dans les médias". Salut les Copains a été aussi le maillon entre les maisons de disques et le jeune public. Tous les artistes de cette époque peuvent remercier cette bande de visionnaires qui ont formé une incroyable chaîne d'amitié".
 jingle SLC par Sylvie Vartan
 
jingle SLC par Sheila en 1963 sur l' air de Pendant Les Vacances.
 
La Fondation Franck Ténot (décédé en 2004) co-édite un volumineux ouvrage, L'aventure Salut les Copains , préfacé par Daniel Filipacchi. Flammarion propose Nos années Salut Les Copains (1959-1976) de Christophe Quillien. Europe 1, Universal Music et les éditions du Montparnasse s'associent pour deux coffrets collector en éditions limitées: le premier réunit 3 DVD et un disque 45 tours, ré-édition du premier super 45 tours de Johnny Hallyday avec des extraits de Salut les Copains, un livret, des réclames et documents d' époque, des interviews et 140 chansons cultes. Le second, en 4 CD's.Enfin, il existe un superbe objet, un box collector comprenant pas moins de 40 CD's: vinyl replica de 40 EP45tours marquants de la période radio de SLC (1959-1969), dont près de 30 sont totalement inédits dans ce type de formats (CD singles) ! Un somptueux packaging en édition limitée numérotée avec son livret de 64 pages rédigé par Jacques Leblanc, rédacteur en chef de Jukebox Magazine, avec des photos de Jean-Marie Périer dont le poster inédit de la «photo du siècle» de 1966, un cadeau incontournable en cette fin d'année, pour tous ceux dont la vie fut bouleversée par SLC.